Bon, comme promis à certains, je m’en vais vous compter mon arrivée épique au chalet de mes dernières vacances…

Déjà j’avais eu mon père qui était là-bas avant qu’on parte et qui m’a dit : « ici la route est toute blanche et c’est super glissant ! Même avec le 4*4 tout à l’heure on a fait un paquet de figures libres. »

Pourtant, il a l’habitude et de la voiture, et de rouler sur la neige ! Mais il n’y en avait pas si épais que ça, alors ça m’a paru bizarre mais ça ne m’a pas inquiété, puisqu’on était monté l’année dernière avec plus d’épaisseur que ça...
On a commencé à chopper la neige sur l’autoroute, à partir de Nantua et jusqu’à la fin du trajet. Donc à 110 sur la voie de droite (en partie) dégagée, tandis que la gauche avait environ 5 cm de neige. Heureusement qu’à cette heure (1h du mat…) il n’y a pas grand monde ! On a quand même eu quelques pékins et 2 déneigeuses, qu’on a doublé dans les tunnels.

C’est mal, mais c’était le seul endroit possible, et j’aurais craqué si j’avais dû rouler à 50 jusqu’à la fin.
En entrant dans la vallée de Sallanches sur l’autoroute blanche, les panneaux indiquent : "Autoroute fermée à cause de la neige, sortez à Sallanches." Bon, ça ne nous raccourcit pas vraiment la route, mais ça ne change plus grand-chose non plus. Il est déjà 14h30 du matin !

Du coup, plutôt que de monter classiquement par St Gervais, je décide de passer par Combloux, car au final c’est plus court et il y a moins d'épingles. On est environ à 500m d'altitude quand on attaque la monté. Pour ceux qui connaissent, la monté de Combloux est franche est sinueuse, mais c’est aussi celle de Megève et elle est donc assez large pour que ces « hautes personnes » puissent arriver saines et sauves avec leurs grosses voitures !

Il se trouve aussi qu’elle monte relativement sans épingle à cheveux. Avec toute la route pour moi et le peu d’élan du bas, je coupe toutes les aides et attaque gaillardement et généreusement la route. Tout se passe bien jusqu’à la sortie de Combloux (500m plus haut) car j’ai réussi à garder ma vitesse, même si les roues arrières ont certainement fait 2 à 3 fois plus de tours que les roues avant.

J’ai également peu utilisé le volant dans sa position médiane tout au long de la monté. Cela dit, à la vue de l’épaisseur relativement modeste de la neige, cela me paraissait quand même extrêmement glissant comparé à l’année d’avant, alors qu’il y avait eu plus d’épaisseur… Bon il faut dire aussi que mes pneus arrières ont une saison de plus, et qu’il s’agit quand même de pneus d'entrée de gamme.
Depuis la sortie de Combloux, on quitte la route de Megève et on redescend doucement en direction de Saint Gervais. On se laisse donc glisser tranquillement jusqu’à la route du Bettex. Là c’est reparti, mais ce n’est plus la même histoire. La route est plus étroite, et surtout avec de belles épingles bien montantes. On attaque l’affaire, et là je commence à me dire que ça risque d’être un peu tendu jusqu’en haut !
Quand on arrive sur la première épingle, j’arrive à 40 km/h environ, coup de volant, gaz et c’est parti… mais rien à faire, je perds trop de vitesse dans l’opération et les roues patinent même en régulant autant que possible et que le permet cette satanée boîte auto !

Malgrè tous mes efforts, je m’arrête 50 m plus loin bloqué au milieu de la route. Bon… Je me laisse reculer dans une voie d’accès d’un particulier plus plate, et je me dis qu’il va être temps, pour la première fois de ta vie, de mettre un équipement sur mes pneus neiges, en l’occurrence les chaussettes que j’avais achetées pour Noël. A ce stade là, on avait déjà fait 17kms de monté, et on était revenu à 1000m d’altitude environ.
Je sors donc mes chaussettes et me penche sur mes passages de roues… Là, je me suis dit : C’est pas gagné !

Rappel des données : E91 chargée jusqu’au toit, pack M, avec une assiette à cabrée, 17 km de monté en patinage constant… Autant dire que ce qui restait de mes passages de roues était blindé de neige, et qu’une fois un peu dégagés, je ne passais toujours pas la main !

Après 5 mn à essayer d’enfiler cette put… de chaussette, je me rends compte que c’est peine perdue. Je tente de sortir un petit cric, mais avec la voiture un peu en pente, complètement chargée, et sur la neige, je me suis dit que j’allais faire une connerie ! J’ai fait quand même quelques tours de manivelles, mais le cric a commencé à glisser avant que la roue ne se soulage. Bref, on range le cric, les chaussettes, et retour au chaud dans la voiture. Et le petit derrière commençait à pleurer !

Il était 3h passé…
Je me dis, je retente ma chance sans chaussettes, mais j’y vais avec le DTC. Peut-être que l’anti-atinnage va m’aider suffisamment, même si je n’y croyais pas vraiment. Il a fallut déjà sortir du chemin où j’étais, et comme ça s’était enfoncé, il m’a fallut faire quelques mouvements de bascule pour passer le monticule devant les roues. Très simple à faire en boîte manu, galère en boîte auto !!

Car pour doser les gazs et sentir quand les roues tournent ou pas, c’est vraiment pas simple… Saleté de boite auto!!

Malgré tout, j’arrive à me sortir de là et à me traîner sur la route. Contre tout espoir, l’anti-patinage, en freinant à tour de rôles les roues qui s’emballent, a réussi à me refaire repartir, mais sans que je puisse prendre assez de vitesse pour être assez confortable. J’ai dû réussir à prendre 20 – 30 km/h avant l’épingle suivante. Là encore, vitesse maximale possible en entrée, un coup de volant et on garde l’accélérateur dans une grande dérive pour garder le maximum d’inertie. Ça passe l’épingle, mais je suis encore à l’agonie en sortie. En insistant, ça repart tout doucettement à grand coups d’intervention de l’antipatinage, un coups à droite, un coups à gauche...
D’un coté j’étais impressionné car j’avais la démonstration claire de son efficacité dans ces circonstances, d’un autre je me posais quelques questions quant à la durabilité de la chose avec l’effort sur les freins arrières… Dans les portions de lignes droites, j’ai donc tenté d'enlever le DTC pour soulager les freins, mais comme je n’avais pas assez de vitesse pour ne pas faire patiner les roues, le DTC ne voulait pas se déconnecter car il était actif en permanence. Ça repassait en DSC, puis en DTC malgré un appui long sur le bouton.
Par la force des choses j’ai continué ma monté sur ce rythme avec des sorties d’épingles à l’arrache, mais je me suis trainé jusqu’à environ... 30 m de l’arrivée du Bettex!!

Là j’ai eu le droit à mon sapin de Noël au tableau de bord avec DTC défaillant, problème freins arrière, pression de pneus et tout le bazard. Comme le DTC n’était plus actif, je n’ai pas pu repartir alors que j’étais en vue de sommet, avant de redescendre vers le chalet ! On s’était traîné jusqu’à 1370m, et environ 20km de monté au total ! J’avais quand même les boules…
Mon père, que j’avais réveillé au moment où j’ai vu que je ne pourrais pas mettre les chaussettes, est arrivé à ce moment là avec le Santana. Il m’a treuillé sur les derniers mètres qu’il me restait, et on a fini ensuite. Les freins ayant eu le temps de refroidir, en redémarrant tout s’est éteint… Ouf !! J'aurais en fait certainement pu repartir pour les derniers mètres en sollicitant de nouveau le DTC...
Le lendemain, comme il avait neigé, j’ai passé la déneigeuse sur la monté du chalet. Au sol je tenais bien et ça ne glissait pas alors je ne comprenais rien, et mettait tout cette histoire sur l’usure et la qualité moyenne de mes pneus… Mais en passant la déneigeuse, je me suis rendu compte qu’en enlevant la couche de neige relativement adhérente en surface, on trouvait une surface vitrée dessous, qui, sans être totalement glacé, m’empêchait quasiment de tenir debout pour pousser la déneigeuse !! Du coup, j’ai quand même mieux compris le pourquoi du comment de la veille…
Bilan des courses : Le DTC est efficace en conditions extrêmes pour limiter le patinage d’une roue et favoriser l’autre. Mais ce n’est pas un autobloquant, ça agit sur les freins, et donc c’est quand même à utiliser avec parcimonie car ça use beaucoup la mécanique…
En conclusion de ce voyage mouvementé, ma copine, qui ne rate pas une occasion de me chambrer, me dit malicieusement : « Et si on avait eu le Xdrive, ça aurait changé quelque chose ?? »

Là, je ne pouvais que reconnaître les faits et répondre par l’affirmative, et que ça nous aurait grandement aidé et qu’on s’en serait sorti bien plus facilement.
Mais je lui ai aussi dit que depuis qu’on a la voiture (et peut-être jusqu’à ce qu’on la revende), ça aura été la SEULE et unique fois où ça nous aurait réellement servi… soit pendant 3 km (parce que les 17 premiers sont quand même bien passés) sur les près de 30 000 parcourus avec ! Autrement dit 0,01% des km parcourus, tandis que pendant les 99,99% autres km il ne m’aurait servi à rien, si ce n’était à augmenter la consommation, les risques pannes, d’usure et tout ce qui va avec. Donc pour mon usage, et même avec quelques séjours à la montagne, je reste totalement persuadé qu’une propulsion est bien plus adaptée, en sachant qu’on s’expose à une petite galère de temps en temps !

Si j’habitais là-bas tout le temps, mon raisonnement serait bien entendu différent…
