MOPa a écrit :c'est un peu le négatif numérique, c'est l'image capturée par le capteur avant les traitements informatiques qui permettent de l'afficher sur les écrans, en gros elle est beaucoup moins compressée que la version jpg et contient bcp plus d'informations, Rémi me corrigera si je dis des bêtises

Tu ne dis pas des bêtises, mais je vais compléter un peu pour bien préciser les choses...

L’image qu’on a d’un .raw est un fichier non compressé, alors que ce n’est pas forcément le cas. Il ne s’agit simplement pas des mêmes données que dans un fichier .jpg.
Pour bien comprendre, il faut voir le déroulement de création d’une photo numérique depuis l’exposition du capteur.
Le capteur est constitué de photosites, qui sont comme leur nom l’indique, des « cellules » capables de mesurer l’intensité lumineuse qu’elles perçoivent, et de coder cette mesure en général sur 12bits, soit 1,5 octets. Devant chaque photosite est placé un masque coloré bleu, vert ou rouge, selon la grille suivante :

On voit donc qu’un capteur est composé non pas de x Mpixel, mais de x Mphotosites ! Si le x=12, les données représenteront 12 000 000 * 1,5, soit 18 Mo pour une image. C’est le contenu d’un fichier .raw, qui peut être ensuite compressé sans perte à 12 Mo ou avec pertes à 10 Mo chez Nikon notamment… Il faut bien comprendre que ce n’est pas une image qui est stockée, mais la mesure « monocolorimétrique » de chaque photosite, codé sur 12 bits, soit 4096 niveaux de sensibilité.
Pour transformer ces données en image, il faut interpoler pour chaque site les deux niveaux de couleurs non mesurés, à partir des données des sites voisins, et ainsi créer un pixel. Cette étape primordiale est appelée le dématriçage. Ce calcul va permettre de former l’image, mais va aussi alourdir considérablement le fichier sans apporter de mesures supplémentaires puisqu'elles sont interpolées. C’est pour ça que les pixels ne sont plus codés sur 12 bits dans les images .jpg, mais seulement sur 8 bits mesurés, plus 2 * 8 bits pour les couleurs interpolées. Il y a donc une perte d’information importante, puisque la sensibilité est ramenée de 4096 niveau à 256…

Malgré cela, la taille de l’image non compactée sera de 12 000 000 * 3 octets par site, soit 36 Mo. C’est là qu’intervient la compression destructrice .jpg, qui va ramener la taille du fichier à 2, 5 ou8 Mo par exemple, en fonction du taux de compression choisi...
Quel est l’avantage de travailler en .raw ?D’après le petit laïus précédent, on comprend que le fichier .raw est constitué par les données brutes et non développées, tandis que le .jpg comprend une image déjà développée et compressée. Si l’on utilise un logiciel type LR4, il est capable de lire les deux types de fichiers. Dans le cas du fichier .raw, c’est LR4 qui va réaliser le dématriçage, avec les moyens de calcul d’un ordinateur, et non pas ceux d’un appareil photo…

C’est le premier point. Cela permet aussi d'évoluer avec la technique, car la capacité de calcul ayant beaucoup progressé, il est possible de développer aujourd'hui de vieux fichier .raw et d'obtenir une image bien meilleure que celle de l'époque de la prise de vue!!
Ensuite, si on a fait une erreur sur la balance des blancs par exemple et qu’on importe le fichier pour essayer de rattraper l’image :
- En partant d’un fichier .jpg on donne à LR une image qui a été développée, compactée avec pertes, et qui a perdu beaucoup d’information dans le passage 12 bits -> 8 bits. Le logiciel va devoir artificiellement jouer sur le niveau de sensibilité rouge ou bleu de tous les pixels, c'est-à-dire sur des valeurs mesurées et d’autres interpolées… Cela va générer à nouveau des pertes d'informations sur les 3/4 des pixels qui n'avaient pas mesuré la couleur en question initialement!

Le logiciel devra ensuite recomposer l’image, pour enfin la recompresser en .jpg avec pertes…
- En partant des données brutes du capteur, il suffira à LR de faire varier la sensibilité des seuls photosites correspondant (rouge ou bleus), sans modifier les autres, puis ensuite de refaire le dématriçage sur la base de ces nouvelles données brutes ajustées pour sortir une image corrigée. On comprend aisément que la qualité du rendu final ne pourra qu’être incomparablement meilleure, puisqu’elle sera identique à ce qu’aurait donner un bon réglage initial de l’appareil !!
Ce n'est qu'un exemple, mais l'avantage du couple fichier .raw/LR, réside aussi dans le flux de travail. C'est à dire que LR ne va pas modifier le fichier brut qu'on lui injecte. Il va simplement mémoriser les paramétrages des différentes modifications qu'on va faire pour développer la photo dans un fichier "sidecar". Les données brutes seront donc totalement conservées sans perte. Il sera aussi tout à fait possible de développer à partir de ces mêmes données brutes une image couleur, une N&B, une recadrée, en ne stockant que la chaine de modification de quelques kilo-octets sur l'ordi, et non une nouvelle image complète à chaque fois. De même, il sera ensuite possible de produire une sortie en .jpg de 1Mpixel pour internet, une autre de 6 Mpixel pour un développement agrandi sur papier, et une en .tif 16 bits pour la retoucher sous photoshop par exemple... Ces sorties n'auront pas besoin d'être conservées sur l'ordinateur, car il sera toujours possible de les recalculer à la demande depuis les données brutes et le fichier sidecar, sans aucune perte d'information!!
Bon je m'évade un peu, et je risque d'en avoir saouler quelques uns au passage, mais j'espère que ce début de réponse te conviendra Vincent... Sinon, on pourra entrer un peu plus dans le vif du sujet!!
